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seconde patrie.

célébrée en pleine joie depuis tant d’années, – ce furent des larmes qui coulèrent de tous les yeux, mêlées aux prières pour ceux qui n’étaient pas là!…

Ainsi débuta l’année 1817. En cette splendide saison de l’été, jamais la nature ne s’était montrée plus prodigue de ses biens. Mais sa générosité dépassait les besoins de ce foyer domestique où ne s’asseyaient plus que sept personnes. La grande habitation semblait vide, après avoir été remplie de tant d’animation, morte après avoir été si vivante !…

Et combien M. et Mme  Zermatt, M. et Mme  Wolston durent se repentir maintenant d’avoir consenti au départ de leurs enfants, de l’avoir même encouragé !… Ne pouvait-on se contenter d’un bonheur si persistant jusqu’alors ?… Était-il sage de chercher à l’accroître, et n’était-ce pas se montrer ingrat envers le Ciel qui, depuis nombre d’années, avait si visiblement protégé les survivants du Landlord !…

Et, pourtant, ce que M. et Mme  Zermatt avaient fait pour leurs deux fils, c’était à faire. Jenny avait pour devoir de rejoindre son père. Fritz avait pour devoir d’accompagner celle qui serait sa femme et dont il allait demander la main au colonel Montrose… François avait le devoir de conduire Doll au Cap, de la remettre entre les mains de James Wolston, puis, au retour de la Licorne, de les ramener à leur famille… Enfin M. Zermatt avait le devoir d’at-