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deuxième perquisition.

dans un autre. À droite, une armoire dont les portes étaient fermées. Au fond, la cheminée, c’est-à-dire un âtre formé de deux pierres plates. Au-dessus, le tuyau évasé à sa partie inférieure qui remontait vers le toit en se rétrécissant.

Le lit fut examiné, et, de même que la première fois, on ne releva aucun indice suspect. Dans l’armoire et ses tiroirs aucun vêtement ni aucun papier : elle était vide.

Le tisonnier, déposé dans un angle de l’âtre, fut l’objet d’un examen minutieux. Certainement, étant tordu du bout, il avait pu être employé comme levier pour forcer le volet de l’autre fenêtre. Mais, très certainement aussi, tout autre ustensile, un simple bâton eût suffi à cette effraction, tant ce volet était en mauvais état.

Quant aux éraflures de l’entablement de la fenêtre, on les retrouva ; provenaient-elles du passage d’un individu à travers la fenêtre ? on ne pouvait l’affirmer.

Le juge revint vers l’âtre.

« Est-ce que le voyageur avait fait du feu ?… demanda-t-il à Kroff.

— Assurément non, répondit l’aubergiste.

— Et les cendres, les a-t-on examinées la première fois ?…

— Je ne crois pas, répliqua le major Verder.

— Faites-le donc. »

Le brigadier se pencha sur l’âtre, et, dans le coin à gauche, aperçut un papier, à demi brûlé, une sorte de carré dont il ne restait plus que l’angle, et qui se confondait avec les cendres.

Quelle surprise éprouvèrent les assistants, quand on eut reconnu dans ce bout de papier un débris de billet de banque. Oui ! à n’en pas douter, un de ces billets d’État de la série des cent roubles, dont le numéro avait été consumé par la flamme — et quelle autre flamme si ce n’est celle de cette résine, posée sur la table, puisque le feu n’avait pas été allumé dans la cheminée ?…