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AVENTURES DU CAPITAINE HATTERAS

maître Strong quand il apporte quelque bon morceau au commandant ? Est-ce que vous ne l’entendez pas, la nuit, quand il s’en va à deux ou trois milles du navire, hurler de façon à vous donner froid dans le dos, ce qui n’est pourtant pas facile à ressentir par une pareille température ? Enfin, est-ce que vous avez jamais vu ce chien-là se nourrir ? Il ne prend rien de personne ; sa pâtée est toujours intacte, et, à moins qu’une main ne le nourrisse secrètement à bord, j’ai le droit de dire que cet animal vit sans manger. Or, si celui-là n’est pas fantastique, je ne suis qu’une bête.

— Ma foi, répondit Bell le charpentier, qui avait entendu toute l’argumentation de Clifton, ma foi, cela pourrait bien être ! »

Cependant les autres matelots se taisaient.

« Enfin, demanda Bolton, où allons-nous avec le Forward ?

— Je n’en sais rien, répondit Bell ; à un moment donné, Richard Shandon recevra le complément de ses instructions.

— Mais par qui ?

— Par qui ?

— Oui, comment ? dit Bolton, qui devenait pressant.

— Allons, Bell, une réponse ! reprirent les autres matelots.