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LA NOUVELLE ÉQUIPE

Maurice fit un signe de tête affirmatif, en adressant à la grand’mère un sourire de reconnaissance. Mais il ne répondit rien. Toutes ces discussions l’avaient fatigué.

Sentant le besoin de faire diversion, Jeanne dit tout à coup :

— Avec tout cela nous oublions que c’est aujourd’hui l’anniversaire de Pierre.

— C’est vrai, dit la grand’mère. Mais en un jour pareil on n’ose pas formuler des souhaits.

— Mais si, ma femme, répliqua le général. Il est un souhait que nous pouvons toujours formuler.

Puis, élevant son verre, il ajouta :

— Buvons aux neuf ans de Pierre, et à la victoire de la France.


VII


Dès qu’ils se retrouvèrent seuls, Jeanne et Maurice, sans un mot, s’étreignirent douloureusement.

— Mon ami, dit-elle enfin, tu me caches une pensée dont tu souffres.

Puis devinant qu’elle avait dit vrai :

— C’est cette question de mon père, n’est-ce pas, relativement à ton départ.

Pour toute réponse, Maurice inclina la tête.

— Maurice, quel jour devrais-tu partir ?

— Demain.

— Demain, et pourquoi as-tu dit jeudi ?

— Je ne sais pas. J’ai jeté ce mot sans réfléchir, n’ayant pas préparé de réponse. J’aurais aussi bien pu dire mercredi.

— Pourquoi n’as-tu pas dit demain.

— Parce que je ne veux pas partir demain.

— Maurice !