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LA NOUVELLE ÉQUIPE

nos services au cas où nous pourrions aider votre femme à se tirer d’embarras.

Le charpentier en fer était tout ému.

— Je n’attendais certes pas votre visite, dit-il enfin ; mais votre offre ne me surprend pas.

Puis, rougissant un peu :

— Maurice et Léon Bournef, voulez-vous me faire un grand plaisir : déjeunez avec nous, si vous n’êtes attendus nulle part.

— Mais cela va donner du travail à votre femme.

— Non, je vous l’assure. Ma femme est comme moi, elle a une grande admiration pour vous.

— Eh bien, nous acceptons, dit simplement Maurice.

— À une condition, ajouta Jeanne, c’est que nous allons aider Mme Bourdeau dans les préparatifs du déjeuner.

Sans attendre la réponse, Jeanne accompagna la femme du charpentier dans la cuisine. Une femme d’une soixantaine d’années y était occupée à peler des pommes de terre.

— Je vous présente ma mère, Madame Bournef.

— Elle habite donc avec vous ?

— Oui. Elle m’aide pour les enfants et le ménage. De cette façon je peux faire un peu de couture. Trois enfants à élever, savez-vous, c’est lourd.

— Je l’imagine.

— Oh ! nous avons toujours vécu à l’aise. Jacques gagne bien sa vie, et nous sommes économes. Nous avons même fait quelques épargnes, car mon mari aurait voulu que notre Robert puisse étudier un peu plus qu’il ne l’a fait lui-même.

En soupirant, elle ajouta :

— Mais avec cette guerre, on ne sait pas ce que sera l’avenir.

— La guerre n’est pas déclarée, Madame Bourdeau.

La vieille femme intervint :