n’a-t-il pas ici poussé bien loin la simplicité que la légende
prête au roi Ferdinand ?
DON FADRIQUE. — LA ROMANCE DE DOÑA BLANCA[1]
« Alphonse XI, roi de Castille, laissa en mourant (1350) un fils légitime, don Pèdre, qui lui succéda, et sept fils naturels qu’il avait eus de sa maîtresse Éléonore de Guzman. À la mort du roi, l’épouse délaissée se vengea de sa rivale en la faisant périr. Ce meurtre fit, des enfants de celle-ci, autant d’ennemis à don Pèdre, et ils ne cessèrent d’agiter l’Espagne durant tout le règne de leur malheureux frère. De là des guerres plus que civiles ; de là une foule de sanglantes justices et des crimes horribles[2]. »
Trois des crimes de don Pèdre frappèrent particulièrement l’imagination des poètes et leur inspirèrent de dramatiques romances. En 1358, il fit mettre à mort son frère, l’infant don Frédéric, grand-maître de Saint-Jacques. En 1361, il fit assommer sa femme, la reine Blanche de Bourbon, qu’il avait fait enfermer dès le lendemain de son mariage. En 1362, il assassina lui-même le roi de Grenade, son allié, qu’il avait attiré dans un piège et dont il se croyait trahi.
Dans la romance Sur la mort de don Frédéric, grand-