Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 3.djvu/112

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avoient le pooir le pape Adrien qui là les avoit envoiez. En cel concile fu dampnée cele heresie, et uns libelles escriz de la dampnation et confermez par les seauz de toz les evesques du concile. Là fu morte la roine Fastrade[1] et ensepouturée en l’eglise Saint Alleane, en la cité de Maïence.[2]Ces choses ensi faites, li rois assembla ses oz et les parti en ii pour plus aiesiement entrer en Saisoigne. La partie que il retint ovec lui conduist en la soveraine Austrasie, par devers Orient, l’autre partie livra à Challe son fil ; si li commanda que il passast le Rim à Cologne et entrast en Saisogne par devers Occident. Là estoient li Saine assemblé et estoient logié en un champ qui a non Quismelpheldit[3]. Là atendoient le roi à bataille en grant esperance de victoire que il meismes s’entreprometoient. Mais, quant ilz sorent certainement que li rois venoit à si granz genz par ii parties, il furent hors de lor vaine esperance et furent vaincu sanz bataille. Au roi vindrent à merci et se mistrent du tot en sa volenté, ostages livrerent. En ce point demora la chose sanz bataille ; en lor contrée retornerent et li

  1. D’après les Annales Guelferbytani (Pertz, Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 45), la reine Fastrade serait morte le 4 des ides du mois d’août, soit le 10.
  2. Le ms. fr. 20350 de la Bibl. nat., fol. 82 vo, donne ici la rubrique d’un quatorzième chapitre : Comment le roy ostoya derechief en Sassoingne.
  3. « In campo qui Sinotfeld vocatur » (Éginhard). Ce serait, d’après Pertz, Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 180, note 17, la plaine de Sendfeld, qui s’étendrait près de Wunnenberg (Allemagne, prov. de Westphalie, district de Minden), entre Paderborn au nord et Ehresbourg (auj. Marsberg) au sud.