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A Compigne estoit li empereres ou tens que ce avint. Là ot receuz dons et presenz que on li fesoit une foiz en l’an, ausi come de costume. Et quant il sot ces noveles, il i envoia encores genz derechief pour cele marche defendre. En la forest de Compiegne chaça et se deporta en tel deduit jusques vers l’entrée de l’yver.

En cele année[1], droit ou moys d’aoust, trespassa li apostoiles Eugines. Après lui fu esleuz Valentins, cardinaus dyacres ; cil ne vesqui pas puis plus d’un moys. Après lui fu esleuz Gregoires, prestres cardinaus dou titre saint Marc ; mais la consecration de li fu prolognié jusques atant que li empereres eust seu les noveles de l’eslection[2]. Mais il s’i acorda volentiers quant il ot examinée la forme de s’eslection[3]. Ou moys de septembre, que li empereres estoit encores à Compigne, vindrent à cort li messagier Michiel[4] l’empereor de Constantinoble. Donz et presenz li aporterent, honorablement furent receu, largement visité, de dons honoré et à la parfin congeié.

Hyldoins[5], abbés de Saint Denys, qui estoit uns des

  1. 827.
  2. Grégoire IV ne fut sacré que vers la fin de l’année 827.
  3. « Et quant il scot que tout le pueple et tout le clergie se acordoit à lui pour ladicte election » (royal ms. 16 G VI, fol. 202, en note).
  4. Michel II, le Bègue.
  5. On a dans le texte latin : « Ipso anno Heinhardus sui temporis prudentissimus virorum. » C’est, en effet, Éginhard qui fit la translation de ces reliques, comme il le raconte dans son Historia translationis beatorum Christi martyrum Marcellini et Petri (Acta Sanctorum, juin, t. I, col. 181 et suiv. ; Teulet, Einhardi omnia quæ exstant opera, t. II, p. 176 et suiv.). Cf. Marguerite Bondois, la Translation des saints Marcellin et Pierre.