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il fust tonduz[1]. De là se parti et s’en ala en deduit de chaces et de gibiers et demora jusques vers le septembre.


Des croniques Saint Germain des Prez.

La complainte[2] que li empereres meismes fait de la cruauté de ses fiuz, et du defaut de foi et de la desloiauté

  1. Voir, sur la déposition de Louis le Débonnaire, Louis Halphen, la Pénitence de Louis le Pieux à Saint-Médard de Soissons, in-8o, 11 p. Extrait des Mélanges d’histoire du moyen âge, publiés par A. Luchaire (Bibliothèque de la Faculté des lettres de l’Université de Paris, t. XVIII). Paris, 1904, in-8o.
  2. Cette complainte, qui n’existe ni dans la Vita Hludowici, ni dans le De gestis Ludovici pii de Thegan, ni dans les différentes Annales contemporaines, qui n’est également pas reproduite dans le ms. lat. 5925 de la Bibl. nat., est traitée de fable par D. Bouquet (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VI, p. 156, note g). Paulin Paris, au contraire, la défend et laisse penser que la traduction du XIIIe siècle peut être faite sur « l’original » qui, « suivant les plus grandes probabilités », aurait été « conservé dans l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés » (les Grandes Chroniques de France, t. II, p. 376, note 1). D’après l’Histoire littéraire de la France (t. VI, p. 174), elle serait l’œuvre d’Odilon, moine de Saint-Médard de Soissons, qui vivait à la fin du IXe siècle, et au début du Xe. Le texte latin de cette complainte est publié dans les Acta Sanctorum Oridinis Sancti Benedicti, sæc. iv, pars i, p. 407 et 408 ; nous croyons, d’après ces renseignements, qu’on ne saurait rejeter comme une fable ce récit de la captivité de Louis le Débonnaire à Saint-Médard de Soissons. Odilon, que l’on considère comme un écrivain de bonne foi, dut rapporter sous la forme de cette complainte le témoignage de quelques moines qui étaient dans l’abbaye au moment où Louis le Débonnaire y fut enfermé. Comme on pense qu’Odilon mourut vers 920, très avancé en âge, il put très bien entendre ce récit de la bouche même des contemporains de ces événements.