à mon sens et à mon povoir. » Et quant il out ce dit, il mist sa subscription en son libelle.
Kallemannes, li fiuz le roi Kalle, qui estoit apelez abbés de pluseurs abbaïes, fesoit lors moult de gries et de domages à son pere ; et pour ce, perdi-il les abbaïes que il tenoit et fu mis en prison à Senliz[1]. A ce tens, tenoient li prince lai aucunes abbaïes[2].
Entre ces choses, envoia li rois Kalles ses messages[3] à Loys son frere, Eude, l’evesque de Biavez[4], et ii contes, Houde et Hardoin, et li mandoit que il assemblassent paisiblement pour partir le roiaume Lothaire. Après, s’en ala à une vile qui est apelée Pontigon[5] ; là retornerent à lui li messages que il out envoiez à Loys son frere, et li nuncierent la response que il li mandoit, qui tele estoit que il venist jusques à Haristalle[6], et il vendroit d’autre part jusques à Smarne[7], et eu milieu de ces ii lieus assembleroient à parlement es kalendes d’aoust[8], et amenast chas-
- ↑ Carloman ne fut pas interné longtemps à Senlis. Charles le Chauve le tira de sa prison peu après la fête de Saint-Denis 870 (Annales de Saint-Bertin).
- ↑ Cette dernière phrase est de l’auteur des Grandes Chroniques.
- ↑ Ils furent envoyés à Francfort (Annales de Saint-Bertin).
- ↑ Odon ou Eudes qui, après avoir été abbé de Corbie, fut élu en 861 évêque de Beauvais et mourut le 28 janvier ou le 1er février 881 (voir sur lui Histoire littéraire de la France, t. V, p. 530-535).
- ↑ Pontigon, auj. Ponthion, Marne, arr. de Vitry-le-François, cant. de Thiéblemont.
- ↑ Haristalle, auj. Herstal, Belgique, prov. de Liège, ch.-l. de cant.
- ↑ On a dans le texte latin : « Marsnam », auj. Mersen, Pays-Bas, prov. de Limbourg, près de Maëstricht.
- ↑ Le 1er août.
