Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comme nous l’avons déjà fait remarquer[1], Aimoin fut l’auteur que Primat suivit le plus fidèlement pour établir son texte antérieurement à 654. Après cette date, il emprunte son récit à différentes sources, soit contemporaines, soit très rapprochées des événements qu’il veut faire connaître. Il suit alors le Liber historiae Francorum, les continuations de Frédégaire, Éginhard, l’Astronome, les Annales de Saint-Bertin, fait des emprunts à Paul Diacre, au Liber Pontificalis, etc. Les Annales de Saint-Bertin, qu’il avait traduites depuis la fin du premier chapitre du règne de Charles le Chauve, s’arrêtant à l’année 882[2], il dut ensuite, pour l’histoire générale, recourir de nouveau à Aimoin ou plutôt à sa continuation[3].

  1. T. I, Introduction, p. xxv, et t. II, Introduction, p. ii à iv.
  2. Voir p. 299.
  3. L’Historia Francorum d’Aimoin, composée avant 1004, embrasse l’histoire de France depuis les origines jusqu’à 654. Au xie siècle, elle reçut une première continuation, qui va de 654 à 1015, et enfin au xiie siècle une seconde continuation assez courte qui s’arrête à la naissance de Philippe-Auguste en 1165. Voir Siméon Luce, la Continuation d’Aimoin et le manuscrit latin 12711 de la Bibliothèque nationale, dans Notices et documents publiés pour la Société de l’histoire de France, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation, p. 57-70. — Dans les premières éditions, l’œuvre d’Aimoin fut publiée avec ses continuations. La première édition est de Guillaume Petit, sous ce titre : Annonii monachi Ben… de regum. procerumque Francorum origine gestisque… usque ad Ph. Augustum libri V, 1514, in-fol. — Jean Nicot en donna une nouvelle édition in-8o en 1567 sous le titre : Aimoini monachi, qui antea Annonii nomine editus est hist. Francorum libri V. Dans l’édition de Jacques Du Breul, Aimoini Monachi inclyti cœnobii D. Germani a Pratis libri quinque de gestis Francorum, 1603, in-fol., l’œuvre originale d’Aimoin va jusqu’à la fin du chap. xl du livre IV ; la première continuation va jusqu’au milieu du chap. xlvii du livre V, et la seconde continuation termine le livre V au chap. lvii. — Des fragments de la continuation d’Aimoin ont été publiés dans le Recueil des historiens des Gaules et