Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/245

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du païs[1] et s’en ala droit au Mans ; du Mans à Evreues et puis à Nuef Chastel[2]. De là s’entorna vers la cité d’Amiens et puis s’en ala à une vile qui a non Audrieu[3] ; si estoit ja la saisons entor les kalendes de novembre. En chaces de bois se deporta un poi de tens et puis s’en vint à Soissons[4] ; la Nativité Nostre Segneur celebra en l’abbaïe Saint Maart.

[5]En cele année, qui estoit en tele Incarnation D CCC LXXIIII, fu li yvers si lons et si fors de gelées et de nois, que nus hons qui lors vesquist n’avoit ainques veu si forz. Entor la Purification tint li rois parlement à Saint Quentin en Vermandois. Les jeunes de la quarantaine fist en l’eglise Saint Denys, et laienz maismes celebra la Resurrection. Vers le mois de juin tint general parlement en la vile de Duci ; là meismes reçut les dons et les presenz que on li avoit acostumez à faire ausi comme chascun an. De là se parti et s’en ala à Compigne. En cel esté fu si très granz la secherece que il fu poi fains et blez.

[6]En ce point avint que Rodulphes[7], uns princes des

  1. C’est au mois d’octobre que Charles le Chauve alla au Mans (Annales de Saint-Bertin, année 873).
  2. Ce n’est pas Neufchâtel (Seine-Inférieure) qui est désigné ici, mais Pitres (Eure, arr. de Louviers, cant. de Pont-de-l’Arche), d’après les Annales de Saint-Bertin, « ac secus castellum novum apud Pistas ».
  3. Latin « apud Audriacam villam », auj. Orville, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, cant. de Pas.
  4. Ce n’est pas à Soissons, en l’abbaye de Saint-Médard, que vint Charles le Chauve pour célébrer la fête de Noël, mais à Arras en l’abbaye de Saint-Vaast (Annales de Saint-Bertin).
  5. Annales de Saint-Bertin, année 874.
  6. Annales de Saint-Bertin, année 873.
  7. C’est dans une incursion en Frise que le chef normand Rolf fut tué en 873 ('Annales Fuldenses, année 873).