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On doit reconnaître que, malgré ses défauts, l’Historia Normannorum n’en est pas moins une source précieuse pour l’histoire des Normands. L’auteur accueillit, il est vrai, avec trop de crédulité les fables de Dudon ; mais ces fables nous font connaître l’état d’esprit de ces hommes du Nord et souvent nous éclairent sur leurs mœurs et sur leurs coutumes. Il ne faut pas oublier, enfin, que nous trouvons dans Guillaume de Jumièges la principale et presque l’unique source de l’histoire de quelques-uns des premiers ducs de Normandie[1].

Après Guillaume de Jumièges, auquel l’auteur des Grandes Chroniques fit de larges emprunts, nous ne pouvons passer sous silence une autre œuvre de laquelle il tira également quelques faits. Nous voulons parler de l’Historia Francorum Senonensis. Utilisée par le compilateur Hugues de Fleury ou de Sainte-Marie, qui mourut au commencement du xiie siècle, vers 1120, elle est publiée par Migne au milieu de ses œuvres[2] et par Waitz[3] à la suite de son Historia ecclesiastica. Ce fut

    de l’École des chartes, t. XXXIV (1873), p. 267, et l’introduction à l’édition d’Orderic Vital publiée par Leprévost pour la Société de l’histoire de France.

  1. La première édition de l’Historia Normannorum de Guillaume de Jumièges fut donnée en 1603 par Guillaume Camden dans les Angliæ scriptores. Francfort, in-fol. Duchesne en donna une nouvelle et meilleure édition dans ses Historiæ Normannorum scriptores, p. 215 à 317. Migne reproduisit ensuite cette dernière édition dans sa Patrologie latine, t. CXLIX, col. 779 à 910. Le Recueil des historiens des Gaules et de la France en publia des fragments aux t. VIII, p. 254 à 269 ; t. X, p. 184 à 192 ; t. XI, p. 34 à 58 ; t. XII, p. 570 à 575, et les Monumenta Germaniæ historica au t. XXVI des Scriptores, p. 4 à 11.
  2. Patrologie latine, t. CLXIII, col. 853 à 864.
  3. Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. IX, p. 364 à 369.