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cependant ce dernier qui démontra que cette fin de la deuxième rédaction de l’Histoire ecclésiastique de Hugues de Fleury était en réalité une chronique allant de 688 à 1015 et lui donna le nom d’Historia Francorum Senonensis[1]. Composé sans interruption peu après 1015 et avant 1034[2], cet ouvrage est surtout intéressant de l’an 1000 à l’an 1015, parce que l’auteur put être témoin des faits racontés. Avant l’an 1000, il tire son récit d’annales ecclésiastiques de Sens, maintenant perdues, des Gesta Pontificum Remorum et de traditions orales ou de souvenirs personnels quelquefois peu exacts. Primat lui emprunta seulement quelques mentions concernant les derniers Carolingiens[3] et le récit des expéditions de Lothaire contre l’empereur d’Allemagne Otton II et d’Otton II contre Lothaire[4]. Nous ne voulons pas terminer cet examen des sources utilisées par l’auteur des Grandes Chroniques sans signaler au moins un emprunt qui semble avoir été fait aux Annales Mettenses[5]. Ces annales sont une compilation de la fin du xe siècle, dans

  1. Voir, sur cette chronique, Ferdinand Lot, les Derniers Carolingiens, p. 338 à 345.
  2. F. Lot, op. cit., p. 344.
  3. Voir p. 350-352.
  4. Voir p. 362. — Les éditions de l’Historia Francorum Senonensis sont celles de Fr. Duchesne au t. III des Historiæ Francorum scriptores, p. 349 à 354, sous le titre : Chronicon auctoris incerti ab anno Christi DCLXXXVIII usque ad annum M XV, ex vetusto codice qui est in bibliotheca viri clarissimi Alexandri Petavii senatoris Parisiensis ; — de Waitz, dans Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. IX, p. 364 à 369. Elle est publiée à la suite de l’Historia ecclesiastica de Hugues de Fleury, sous le titre de : Historia Francorum Senonensis ; — de Migne, dans Patrologie latine, t. CLXIII, col. 853 à 864 ; c’est la reproduction de l’édition de Waitz.
  5. Voir p. 301.