Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais, pour ce que il porta corone et fist aucuns granz faiz au vivant de son pere, nous convendra parler de Challemaine jusques ça en avant.

Pluseurs fames ot li empereres Kalles ; en eles engendra granz lignies de fiuz et de filles, si comme l’estoire devisa en ses faiz. La premiere de ses fames ot non Hildegarde, noble dame fu et née de la lignie de Saisoigne[1].[2]ii hoirs masles conçut ensemble[3] à la premiere foiz, desquiex li uns encommença presque autresitost à morir comme à nestre[4]. Li autres, qui par la volenté Nostre Seigneur nasqui plains de vie et bien formez, fu baptiziez, et par non apelez Looys, en l’an de l’Incarnation VIIc LXXVIII. Et pour ce que il fu nez en Aquitaine, li peres li otroia dès lors le roiaume[5], se Diex li donoit vie, et vout que il en fust sires clamez.

    torica, Scriptores, t. II, p. 607 à 648. Il omit le Prologue qui se trouve dans le ms. lat. 5925 de la Bibl. nat., fol. 149 vo-150, et les deux premiers chapitres. Il ne suit fidèlement cette vie qu’à partir du troisième chapitre.

  1. Hildegarde était de la nation des Suèves, « de gente Suaborum ». Éginhard, Vita Karoli imperatoris, chap. xviii.
  2. Vita Hludovici imperatoris, chap. iii.
  3. C’est à Cassinogilum (auj. Chasseneuil, Vienne, ou Casseuil, Gironde), que Hildegarde donna le jour à Louis et à Lothaire (Vita Hludovici imperatoris, chap. ii. Cf. Camille Jullian, le Palais carolingien de Cassinogilum, dans Études d’histoire du moyen âge dédiées à Gabriel Monod, p. 89-94).
  4. D’après Paul Diacre, Libellus de episcopis Mettensibus, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. V, p. 191. Lothaire aurait vécu deux ans. « Lodowicus, qui cura Hlothario, qui biennis occubuit, uno partu est genitus. » Voir son épitaphe (ibid., p. 849).
  5. Le royaume d’Aquitaine comprenait alors, outre l’Aquitaine proprement dite, soit les deux provinces ecclésiastiques