Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/68

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acoustumé à seoir aus plaiz du palais iii foiz en la semaine[1] pour oïr terminer les causes.

En ce tens, envoia li peres au fil l’un des contes dou palais qui Archembaut[2] avoit non pour aucunes paroles deportées[3] dou pere au fil et dou fil au pere ; et quant il fu retornez à son seigneur, il li conta l’ordenance des choses que il avoit veues ou roiaume d’Aquitaine et la grant pais dont li poples s’esjoissoit par le sage governement le roi. De ce fu li peres si liez que il commença à plorer de joie et dist à ceus qui entor lui estoient : « O Segneur, grant joie devons avoir, quant nous qui sommes viel sommes seurmonté par le sens de ce jone homme. » Et puis si toucha une parole de l’Evangile et dist : « Pour ce que il a loiaument multiplié le besant, son segneur li a-il baillié et donné le pooir en toute la mesnie et en tout le roiaume son pere. »

[4]En ce tens trespassa Challes li uns de ses freres ; et Pepins li autres, qui rois estoit de Lombardie, estoit ja trespassez lonc tens avant. Plus n’i avoit demoré de touz les hoirs masles de son pere, et pour ce

  1. Latin : « Tribus enim diebus, rex per singulas ebdomadas rei judiciariæ intererat. »
  2. Latin : « Misso Archamboldo commentariensi. » C’est le chancelier Erkembald qui apparaît en cette qualité dans les diplômes de mars-avril 797 à 812 (Lucien Perrichet, la Grande Chancellerie de France, des origines à 1328, p. 467).
  3. Ms. S. G., pour. Nous avons adopté la leçon donnée par le royal ms. 16 G VI, du Brit. Mus., fol. 192. Dans le Recueil des Historiens des Gaules et de la France, on a ainsi corrigé : « pour aucunes paroles [porter] dou pere au fil et dou fil au pere ». On a dans le latin : « dum ei quædam ferenda filio referendaque commisisset ».
  4. Vita Hludowici imperatoris, chap. xx.