Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/72

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autre message, se il voloit que il alast encontre lui ou que il l’atendist en la cité, et li empereres li remanda que il alast à lui. Ne demora pas puis longuement que li secunz messages vint et puis li tierz. Li ve jor après ce que li message furent venu, mut li empereres a moult grant gent, car l’on dotoit que Walla, qui au tens son pere estoit li soverains ou palais, n’aparellast aucun mal et aucune conspiration contre l’empereor[1]. Mais il ne le fist pas ensi, ainz vint à li tantost et obéï à li comme à son droit segneur, selonc la coustume de France. A l’exemple de lui firent tuit li autre baron du roiaume de France et li vindrent à l’encontre[2], à granz torbes, et li firent obedience et homage comme à leur droit segneur. A Haristalle vint et entra en Aes la Chapele, au xxxe jor que il parti d’Aquitaine.

Tout fust-il debonaires par nature, si avoit-il esté corrociez par pluseurs foiz d’une honte et d’une reproche qui coroit par le palais au tens de son pere, de ses serors. Si n’estoit la cort diffamée fors de ce tant seulement. Pour ce vot metre conseil en ceste chose, que li diffames ne renovelast, qui estoit esmeuz par Odile et Histrude, l’une de ses sereurs[3]. Pour ce com-

  1. « On connaissait l’antipathie de Wala à l’égard du roi d’Aquitaine » (Himly, Wala et Louis le Débonnaire, p. 59).
  2. D’après Ermoldus Nigellus, De rebus gestis Ludovici pii, liv. II, vers 130 à 150, Louis le Débonnaire serait passé par Orléans et par Paris pour aller à Aix-la-Chapelle. Cf. Bernhard Simson, Jahrbücher des fränkischen Reichs unter Ludwig dem Frommen, p. 12 et 13.
  3. Le latin est mal traduit, « cavens ne, quod per Hodilonem et Hiltrudem olim acciderat, revivesceret scandalum ». Il s’agit de Hiltrude, sœur de Pépin le Bref et de Carloman, qui, vers 741, épousa à l’insu de ses frères, Odilon de Bavière.