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Mais au commencement[1] leur defendi[2] cete chose li rois Bernarz par Guithuhgise, le duc des Vaus d’Ypolite, et manda à l’empereor toutes ces choses par certain message.

[3]Quant ce vint vers la novele saison[4], li empereres commanda que li François orientel et aucun des contes de la gent de Saisonne s’apareillassent contre les Sorabiens et les Esclavons[5] qui s’estoient forstrait de sa subjection et ja s’aperelloient contre lui ; mais leur efforz fu tost et legierement plaissiez[6] et abatuz. Li Gascon qui habitent près des montaignes se revelerent ausi en ce maisme tens de tout en tout contre l’empereor, selonc leur legiere maniere que il ont de nature. La raison pourquoi il se tornerent, si fu pour ce que li empereres osta Seguin[7], le conte, de la terre, pour son meffait et pour ses mauveses mors et pour la diverseté qui en li estoit si granz et si crueuse que à paines la pooit hons souffrir. Mais il refurent si donté

  1. Le royal ms. 16 G VI, fol. 194 vo, ajoute en note : « Bernart, roy de Ytalie et nepveu de l’emperiere, moult forment leur resista. »
  2. Le latin n’est pas bien rendu : « Quorum cœptis restitit Bernardus rex per Winigisum ducem Spoleti. »
  3. Vita Hludowici imperatoris, chap. xxvi.
  4. Au printemps de l’année 816.
  5. Latin : « Contra Sorabos Sclavos. » D’après Éginhard, Annales, année 782, les Sorabes habitaient entre l’Elbe et la Saale, sur les confins de la Thuringe et de la Saxe : « Sorabi Sclavi, qui campos inter Albim et Salam interjacentes incolunt, in fines Thuringorum ac Saxonum, qui eis erant contermini. »
  6. Plaissiez, dompté.
  7. Ce Seguin ou Sigwin avait été établi par Charlemagne comme comte de Bordeaux dans l’organisation de l’Aquitaine (Vita Hludowici imperatoris, chap. iii).