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Martin de Tours ; peut-être, d’après André Salmon[1], Péan Gastineau, qui écrivit un poème sur les miracles de saint Martin. Ayant sous les yeux la chronique de Robert d’Auxerre[2], il lui fit de nombreux emprunts et suivit pour la Touraine l’exemple que Robert avait donné pour la Bourgogne. Les renseignements fournis sur le roi et sur toutes les affaires traitées autour de lui montrent qu’il était bien instruit de ce qui se passait à la cour. Aussi, sa chronique est-elle considérée comme la meilleure du règne de Louis VIII[3]. Cependant, si l’auteur des Gesta Ludovici VIII l’a suivie et l’a souvent copiée, il n’en résulte pas qu’il nous retrace une histoire complète de ce souverain. Il passe sous silence beaucoup d’événements même importants, et comme le remarque dom Brial[4], on ne trouve dans son œuvre « que les gestes de Louis devenu roi, et encore d’une manière superficielle[5] ».

Après l’œuvre anonyme consacrée à Louis VIII fut copiée à la même époque, dans le manuscrit latin 5925, la compilation de Guillaume de Nangis sur saint Louis[6].

  1. Recueil de chroniques de Touraine, p. xvi-xxxvii
  2. Robert d’Auxerre, mort en 1212, identifié à tort à la suite de Lebeuf par l’Histoire littéraire de la France, t. XVII, p. 110 à 121, avec Robert Abolanz, mort en 1214. Cf. Auguste Molinier, Les sources de l’histoire de France, t. III, no 2514.
  3. A. Molinier, Les sources de l’histoire de France, t. III, p. 88, no 2515.
  4. Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XVII, p. vii.
  5. Les éditions des Gesta Ludovici VIII sont celles de Pithou, dans les Historiae Francorum scriptores veteres XI. Francfort, 1596, p. 396-400. — Duchesne, dans ses Historiae Francorum scriptores, t. V, p. 284-287. — Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XVII, p. 302-311, avec intercalation de cinq documents originaux, dont le testament de Louis VIII. — Enfin, des fragments en ont été publiés par Brosien dans : Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XXVI, p. 631-632.
  6. Elle fut copiée sur les soixante-dix feuillets (fol. 302-371)