Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/215

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et leur capitaine[1]. Quant le roy de France sot la mauvaistié de ceus d’Ast, si commanda que touz les marcheanz qui seroient trouvez en son reamme, de la cité d’Ast et de Thorin, feussent pris et retenuz. D’autre part, Pierre de Savoie[2] frere dudit Thomas, s’en ala a grant ost avoec Boniface[3], li esleuz de Lyons sus le Rosne, et assistrent la cité de Thorin et lancierent pierres et mangonniaus et leur donnerent maint assaut, mès prendre ne la porent pour chose qu’il seussent fere. D’iluec se partirent et gasterent toute la terre environ et firent tant de domage comme il porent. Assez tost après, il rendirent le conte Thomas[4] pour la doutance qu’il orent du roi et pour le domage qui leur en pooit venir.

Il avint en ce temps meismes que le conte de Flandres et son frere[5] que la contesse de Flandres avoit eu de

    guerite de Faucigny. Il devint comte de Flandre par son mariage avec Jeanne, fille aînée de Baudouin IX, comte de Flandre. Il était l’oncle de Marguerite, reine de France.

  1. Les Grandes Chroniques ont mal traduit la phrase de Guillaume de Nangis : « Eodem anno Taurinenses in festo beati Clementis (23 novembre), de consilio Astensium, ceperunt dominum suum Thomam comitem Sabaudiae. »
  2. Pierre, frère de Thomas, devint comte de Savoie en 1263.
  3. Boniface, frère de Thomas, ne fut pas élu de Lyon, mais successivement évêque de Belley, puis de Valence, il succéda, en 1243, à saint Edmond, archevêque de Cantorbéry. L’élu de Lyon était son frère Philippe qui, en 1268, résigna l’archevêque de Lyon et succéda à son frère Pierre dans le comté de Savoie (cf. Lenain de Tillemont, op. cit., t. IV, p. 87).
  4. Thomas aurait été délivré le 18 février 1257.
  5. Gui de Dampierre, qui, en 1280, devint comte de Flandre, et Jean de Dampierre, fils de Marguerite II, dite de Constanti-