Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/257

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devant la mutacion et ordre des maulx dessus dis ; laquelle commença environ my mois de juillet, à apparoir au commencement de la nuit vers occident. Et après aucuns jours, vers la nuit apparoit en la partie d’orient, et estendoit pluseurs rays vers la partie d’occident. Et fu son cours jusques à la fin du mois de septembre.[1]En autre cronique est ainsi escript que la semblance de celle commette estoit aussi comme d’une estoille obscure, et issoit de celle estoille aussi comme flambe, et estoit la fourme et la grandeur de li aussi comme le voile d’une nef. Chascune nuit quant la flambe de li descendoit du lé, elle croissoit en lonc ; et après, en la xe kalende d’octobre, environ l’aube du jour, fu veue en la partie de midy la flambe de la longueur d’un coute ; et s’estendoit à paines jusques à occident ; et ainsi, petit à petit atenoiant ou diminuant, s’esvanouy. Et ja soit ce que par aventure elle signifiast moult de choses en diverses parties du monde, toutesfoiz il fu trouvé pour certain que quant elle commença à apparoir, le pape mourut[2].

[3]Le roy de France ot conscience, pour la terre de Normendie que le roy Philippe Dieudonné avoit conquise et retenue par droit jugement des pers de France sus le roy Jehan d’Engleterre. Par pluseurs foiz en

  1. Bernard Gui, op. cit., ibid., t. XXI, p. 699.
  2. Bernard Gui, ibid., p. 699, nous donne le nom de ce pape : « Dicta cometa primo apparente, Urbanus papa obiit. » C’est donc Urbain IV, qui mourut le 2 octobre 1264.
  3. L’addition du ms. fr. 2813 se termine ici. La fin du chapitre, à partir de : « Le roy de France ot conscience », donne la leçon du ms. de la Bibliothèque Sainte-Geneviève qui fait suite à la phrase : « il donna sa fille à Jehan fiuz au duc de Bretaigne ». Cf. ci-dessus, p. 208.