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trompes et buisines pour les François esmouvoir à bataille. Quant il furent armé et tuit prest de combatre, le roy les amonnesta et leur dist : « Seigneurs qui estes de France nez, dont tant de proueces sont et furent jadis racontées, ne vous conbatez pas pour moi, mès pour sainte Eglise, de laquelle auctorité vous estes absols de touz voz pechiez. Regardez voz anemis qui despisent Dieu et sainte Eglise, et qui sont esconmenié, qui est commencement de leur mort et de leur dampnacion ; et si sont de diverses nations, ne ne sont pas d’une creance ne d’une foy. Ne veez vous comme il se sont contenu à Saint Germain l’Aguillier qui leur estoit souvrain refuige contre toute gent. »


XCIII.
Comment la premiere bataille Mainfroi fu desconfite[1].

Après ce que le roy ot parlé aus barons, l’evesque d’Auçoirre les assost de touz leur pechiez et leur donna beneïçon en tel maniere que il doublassent les cops de leur espées seur leur anemis. Quant les batailles furent ordenées et mises en conroi, Phelippe de Montfort et le mareschal de Mirepois[2] furent chevetains de la premiere bataille, et assamblerent à la premiere bataille Mainfroi, en laquelle il avoit el front devant grant plenté d’Alemanz, es quiex Mainfroi avoit plus grant fiance que en tout le remenant de sa gent. Au premier assaut qu’il assamblerent, les Alemanz fe-

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 424-427.
  2. Gui de Levis III, seigneur de Mirepoix (1261-1299). Voir sur lui Félix Pasquier, Cartulaire de Mirepoix, t. I, p. 28-43.