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dedens iiii jourz. Avoec tout ce, l’en disoit que le fiuz Guillaume Bon et Bel[1], qui estoit i des mestres mariniers s’estoit partiz des autres, quant la tempeste estoit en mer, atout une galie vers la terre de Barbarie. Mais le soupeçon fu à tort et sanz raison, si comme il fu puis apparissant.


CVII.
Comment les mariniers vindrent à Chestiau Castre[2].

Quant il orent parlé ensamble et moustré au roy le siege de Chestiau Castre, si s’acordierent qu’il ne siglassent plus et qu’il lessassent les nez floter toute la nuit ; mès que ce feust jusques à l’aprochier du rivage, qu’il ne frotassent à la terre ne ne hurtassent aus roches. Quant ce vint au matin, il virent la terre de Sardane ; mès le port estoint loing plus de xl miles. Tant cheminerent parmi la mer qu’il furent près du port à x milles et cuidierent tantost arriver, mès [i grant vent][3] leva qui leur fu contraires, si qu’il ne porent aprochier du port toute celle jornée. Lors geterent ancres et firent port au miex qu’il porent. Quant il furent arrivé, il envoierent une barge droit à une abbaïe qui estoit près d’iluec, où il pristrent des iaues douces et des herbes nouvelles pour conforter les malades qui grant mestier en avoient. L’endemain par

  1. « Filius Guillermi Bonebel » (G. de Nangis).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 444 à 447.
  3. Les mots entre crochets sont données par le ms. fr. 2813, fol. 299.