Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/107

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devant estoit nommé Pierre l’Espaignol, se ventoit assez de foiz, quant il estoit aveques ses plus privez, qu’il devoit vivre assez longuement et que bien le savoit selon la science de geometrie et d’astronomie ; mais il ala tout autrement qu’il ne disoit, car si comme il sejornoit à Viterbe, il fist faire une chambre d’en costé le palais ; si comme il ala veoir la besoigne comme elle se faisoit, une solive trebucha d’en haut et chei sus lui et le deffroissa et quassa tant qu’il mourut dedenz les vi jours de celle froisseure, et fu enterré en l’eglise saint Lorent, en la cité meismes.


XXVI.
Comment Pierre de La Broce fu pris et penduz[1].

En ce temps meismes avint que i message qui portoit unes lettres acoucha malade en une abbaïe ; si le sousprist si le mal qu’il vit bien qu’il le convenoit mourir. Si appella ceulz de l’abbaïe et leur fist prometre et jurer qu’il ne baudroient les lettres à homme vivant, fors à la propre personne le roy de France. Quant le messagier fu mort, i moine de laienz prist les lettres par le congié à son prieur et les porta tout droit au roy de France, à Meleun-sur-Saine, là où il estoit. Le roy

    Élu pape à Viterbe le 8 septembre 1276 et couronné le 20, il mourut dans la même ville le jeudi 20 mai 1277.

  1. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 510-513. Cf. Chronique anonyme finissant en 1286, ibid., t. XXI, p. 95-96. Chronique de Primat, ibid., t. XXIII, p. 99-100. Primat semble n’avoir pas puisé son chapitre sur Pierre de La Broce à la même source que G. de Nangis.