Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/143

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mandé que l’en chevauchast droit à une ville qui a nom Gironne[1]. L’ost s’arrouta et errerent tant qu’il vindrent à i petit fleuve[2] ; si ne porent passer pour ce qu’il estoit creuz des yaues qui descendoient des montaignes, si s’arresterent ilec et demourerent iii jours. Quant il fu descreu et apeticié, si passerent oultre et aprochierent tant comme il porent de la cité de Gironne[3]. Quant ceulz de la cité virent les François venir, si bouterent le feu es faubourgs et ardirent tout ; pour ce le firent que la cité fust plus fort et miex deffensable contre ses anemis. Les François aprochierent de la cité et tendirent tentes et paveillons, et avironnerent la ville tout entour. Par maintes foiz assaillirent la ville et souvent, et si n’i forfirent onques la moitié d’un festu, car la ville estoit trop merveilleusement fort, et la gent qui estoit dedenz se deffendoient trop merveilleusement bien. Le chevetaine de touz eulz estoit appellé Raimont Rogier[4] qui estoit chevalier au conte de Fois. Cil deffendoit la ville si bien que touz les François le tenoient à bon chevalier et à vaillant.

Le conte de Fois et Raymont Rogier aloient sou-

  1. Gironne, auj. Girone, en espagnol Gerona, Espagne (Catalogne), ch.-l. de la prov. de Girone.
  2. « Qui inter eos et civitatem discurrebat » (G. de Nangis), probablement le Ter.
  3. La rivière fut franchie le 27 juin et le siège de Girone commença le 28 (Lecoy de la Marche, op. cit., p. 253).
  4. Les Grandes Chroniques n’ont pas bien traduit G. de Nangis et ont confondu Raimond Folch, vicomte de Cardone, le défenseur de Girone, avec Raimond Roger. « Habebant enim quendam capitaneum Remondum de Cerdona militem comitis Fuxi, et Remondi Regori cujusdam militis in Francorum exercitu militantis consanguineum. »