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trerent ens[1] et regarderent amont et aval comment il leur estoit ; si ne trouverent pas laienz vitailles dont il peussent vivre iii mois[2]. Par ce l’en puet veoir apertement que le roy fu deceu et tray, dont le conte de Fois et Raymont Rogier furent très faux et très mauvais[3] ; car il savoient bien tout l’estat de la cité et comment il leur estoit.


XLV.
Du trespassement le roy Phelippe et de sa sepulture[4].

Après ce que la cité fu rendue, le roy commanda que elle fust garnie et enforcié de gens d’armes et de vitaille ; car il avoit propos de soy yverner es parties de Thoulouse. Ceci fu loué au roy par aucuns qui gueres n’amoient son profit que il donnast congié à la greigneur partie de son navie qui estoit au port de Rose[5]. Si comme pluseurs des galies se furent parties, la gent et ceulz d’environ coururent sus à celles qui leur es-

  1. La ville de Girone ouvrit ses portes le 7 septembre 1285 (Lecoy de la Marche, op. cit., t. I, p. 271, et Langlois, op. cit., p. 162).
  2. G. de Nangis dit qu’il y avait une telle pénurie de vivres que : « cives in brevi fame defecissent ».
  3. G. de Nangis n’accuse pas aussi expressément de trahison le comte de Foix et Raimond Roger : « Propter quod patenter ostenditur, aut regem Franciæ fuisse proditum, aut Fuxi comitem et Remondum Rogeri simplices et deceptos, qui bene statum civium minime advertissent. »
  4. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 536-539. Cf. Chronique de Primat (Ibid., t. XXIII, p. 104 et 105).
  5. Sur le désarmement d’une partie de la flotte de Philippe III, voir Lecoy de la Marche, op. cit., t. I, p. 267.