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d’Alemaigne mourut, et fu après li roy d’Alemaigne Adelphe[1].


VIII.
Comment la gent au roy d’Angleterre entrerent soudainement ou païs de Normendie et ailleurs[2].

Après, en l’an de grâce ensuivant M CC IIIIxx et XII, Edouart, le roy d’Angleterre, de malice et de fraude qu’il, avant et de grant piece avoit conceu, si comme aucuns disoient, fist i grant appareil en faignant que il vouloit aler hastivement en la Terre Sainte, et là endroit profiter. Et par ses hommes de Baionne, une cité de Gascoigne, et autres pluseurs de son royaume, a nefs et a galies, a appareil batailleurs, en grant multitude, fist les subjez du roy Phelippe de France, de la terre de Normendie et des autres lieux, par mer et par terre, felonnessement assaillir et traisteusement envaïr, en occiant moult de eulz et en prenant moult grant foison et détenant de leurs pluseurs nefs, et fraignant et despeçant, et les maistres des galies avecques leurs biens et leurs merceries en Angleterre menerent et transporterent ; et ensement les devant dis hommes du roy d’Angleterre envaïrent traitreusement et faussement une ville du royaume de France que on appelle La Rochelle[3], et y firent pluseurs assauz en occiant

  1. Adolphe, comte de Nassau.
  2. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 574-575 (cf. éd. H. Géraud, t. I, p. 280-282). Cf. Girard de Frachet, dans ibid., t. XXI, p. 10.
  3. Les Anglais ravagèrent aussi l’île de Ré (Histoire de la