Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/209

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roy de France[1]. Mais Robert, qui pou de chevaliers avoit, issi de la ville, et à Bruges où son pere estoit, tout oiseux, se reçut. Adecertes, le roy d’Angleterre Edouart estoit venu avec le conte de Flandres ; si fu deceu, si comme aucuns dient que pour certain il li avoit mandé qu’il tenoit pris le conte Robert d’Artois et Charles de Valois, le frere au roy de France, lesquiex il devoit tenir à Bruges en prison, si comme il disoit ; ou pour ce que plus sauvement peust estre creu, ycelui roy d’Angleterre estoit là venu pour aidier le conte de Flandres en sa guerre. Et lors quant le roy de France oy les nouvelles de l’avenement au roy d’Angleterre, si garni Lille de sa gent et s’esmut pour aler vers le chastel de Courtray[2], lequel dès maintenant il prist abandon. Et d’ilec après se hasta pour aler Bruges asseoir. Et endementres, Edouart roy d’Angleterre et Gui le conte de Flandres laissierent Bruges, et avec les leur à Gant[3], pour la forteresce du lieu se reçurent. De laquelle chose ceulz de Bruges furent espoentez, et au roy, humbles et devoz coururent, et eulz et leur ville[4], en sa puissance sousmistrent, en laquelle ville le roy de France fist i pou son ost prendre recreacion, et puis prist isnelement son erre[5] pour aler vers

  1. Voir, sur les conditions de la capitulation de Lille, Funck-Brentano, op. cit., p. 258.
  2. Philippe le Bel vint à Courtrai le 3 septembre (Chronique artésienne, p. 17).
  3. Édouard fit son entrée à Gand avec le comte de Flandre le 4 septembre (Funck-Brentano, op. cit., p. 264).
  4. Il est fait allusion ici aux conventions d’Ingelmunster (Belgique, Flandre occidentale, arr. de Roulers, cant. d’Iseghem) du 18 septembre 1297 (Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre, p. 260-264).
  5. « Esmut isnelement son ost » (Bibl. nat., ms. fr. 17270).