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estoit esmeue, avec pou de compaigniee, celéement et occultement fuiant lors hors de la ville. Et lors ainsi ceulz de Bruges reprenans l’esperit du rebellement, la gent d’un port de mer prochains, que l’en appelle Dan[1], à eulz tantost s’accorderent, et de maintenant degasterent et chacierent d’avec eulz des gens du roy vilainement qui deputez estoient et establiz à la garde du port. Et lors après ce fait, les Flamens de Bruges et aucuns autres Flamens, Guy de Namur[2] filz Gui conte de Flandres, qui en France tenoit prison, appellerent pour venir en leur aide et ycelui comme deffendeur et seigneur receurent ; lequel enforciz de grant multitude de soudoiers Alemans et Tyois venans à eus, les encouraga à eulz plus fort rebeller ; et en toutes les manieres qu’il pot les esmut et atisa, et donna conseil à eulz esmouvoir.


XLII.
De la bataille de Courtray[3].

Adonques endementres, comme ceus de Bruges s’appareilloient à deffendre, querans de toutes pars aides et soudoiers, Robert noble conte d’Artois fu en-

  1. Dan, auj. Damme, Belgique, Flandre occidentale (voir, sur ce port, Funck-Brentano, op. cit., p. 32-33).
  2. Gui de Namur, deuxième fils de Gui de Dampierre et d’Isabelle de Luxembourg, comtesse de Namur, mourut à Pavie en 1311 (voir, sur lui, Funck-Brentano, op. cit., p. 331-333).
  3. Sur la bataille de Courtrai (11 juillet 1302), voir Funck-Brentano, op. cit., p. 404 à 411. À la page 404, note 3, l’auteur a donné la bibliographie des principaux travaux dont cette bataille fut l’objet. Voir aussi Chronique artésienne, éd. Funck-Brentano, p. 48-52. Annales Gandenses, id., p. 31-34.