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d’Arras[1] furent deboutez et dechaciez, si que il convint qu’il retournassent pour garder leurs termes.


XLIII.
Des prelas de France qui envoierent à court de Rome[2].

En yce meismes temps, les prelas du royaume de France, qui en l’an devant prochain estoient appellez et semons de venir à court de Rome, si orent conseil ensemble et regarderent qu’il n’i pooient aler, tant pour la guerre de Flandres comme pour ce que les maistres du royaume de France estoient devéés[3] porter or et argent. Mais pour ce qu’il ne peussent estre repris de desobeissance, envoierent pour eulz trois evesques[4] qui denoncierent pour eulz au pape Boniface la cause de leur demourance. Et à yce pape ensement envoia le roy de France l’evesque d’Aucuerre Pierre[5], et li pria que pour s’amour, il regardast de la besoigne pour

  1. Cf. Jean de Saint-Victor, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 639.
  2. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 586, note 4. Cf. éd. Géraud, t. I, p. 321.
  3. Devéés, empêchés.
  4. Sur ce conflit entre Philippe le Bel et Boniface VIII, voir Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. IV, p. 326-329, et Dupuy, Histoire du différend entre Boniface VIII et Philippe le Bel, p. 15-17.
  5. Pierre de Mornay, qui fut évêque d’Auxerre du 4 février 1296 à sa mort (29 mai 1306). Le P. Anselme (t. VI, p. 278) et Fr. Duchesne (op. cit., p. 252-258) lui ont donné le titre de chancelier de France ; mais M. L. Perrichet (op. cit., p. 183-184) dit que ce titre lui est donné par erreur.