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laquelle lesdiz evesques vouloit assambler jusques à i temps après miex convenable.


XLIV.
De l’ost de France qui fu à Arraz sanz rien faire[1].

Après ce que le bon conte Robert d’Artois fu mort, Phelippe le Biau roy de France, qui moult en estoit dolent, après la feste de l’Assumpcion Nostre Dame[2], mere de Nostre Seigneur, laquelle feste l’en appelle la mi-aoust, à la cité d’Arraz assembla pour aler contre eulz, c’est contre les Flamens, si grant et si merveilleux ost qu’il peust estre nombrez jusque à c foiz cm et xl foiz xlm de gens armés[3], chascun selon son pooir. Et comme si très bel et si grant ost fust cuidié de maintenant de leger toutes Flandres et les Flamens destruire, je ne say par quel conseil desquiex, d’ilec jusques à ii liues seulement, avec grant et merveilleux ost, nostre roy Phelippe fist tendre ses tentes et fu veu tout le mois de septembre despendre et degaster. Et comme il eust les anemis Flamens assez près

  1. Dans ce chapitre, les Grandes Chroniques ont traduit la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 321 à 323, et non la Continuation, ibid., p. 332-333. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 586-587.
  2. Latin : « post quindenam Assumptionis beatæ Mariæ ». Ce fut, en effet, pour le 1er septembre 1302 que le roi fit cette convocation (Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre, p. 432).
  3. Pour l’évaluation de cette armée, on a deux leçons dans les textes latins : « quadragesies centum millia armatorum » et « centies quadragesies armatorum millia ». Cf. éd. Géraud, p. 321, et Rec. des Hist., t. XX, p. 586, note 4.