Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/268

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confessa sa mauvaistié, si comme l’en disoit. Et lors la fist le dit messire Charles mener en prison à Crespi en Valois[1], et là fu une piece, mais en la fin il la laissa aler.

Et en cest an, Jehan de Pontoise abbé de Cistiaux si se demist du gouvernement de la dicte ordre, pour ce que l’en disoit que il ne s’estoit voulu consentir aus appiaux, lesquiex avoient esté faiz à Paris contre le pape, car il li sambloit veritablement et se doubtoit moult que par le roy ou ses menistres dommages ne fust fait à ses freres en la temporalité ; et pour cause il se demist, et fu après li abbé de Cistiaux Henri de Jouy[2].

Et en ce meismes an, le dimenche devant la Nativité monseigneur saint Jehan Baptiste[3], furent mises seurs de l’ordre des Freres Prescheurs à Poissi, en la dyocese de Chartres, en une eglise nouvellement edefiée du roy Phelippe en l’onneur du glorieux confesseur monseigneur saint Loys jadis roi de France.

Et en cest an, mut une très grant dissencion entre l’Université et le prevost de Paris[4] ; car ledit prevost

  1. Crépy-en-Valois, Oise, arr. de Senlis, ch.-l. de cant.
  2. Henri, déjà abbé de Jouy au mois d’octobre 1285, exerça les fonctions de trésorier dès le mois de janvier 1296, devint abbé de Cîteaux en 1304, fut convoqué au concile de Vienne en 1311 et mourut le 19 janvier 1315 (Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics, t. III, p. 21 à 25 ; Gallia Christiana, t. IV, col. 999, et t. XII, col. 224 et 225).
  3. La Continuation de G. de Nangis dit par erreur : « Dominica die in nativitate beati Johannis Baptistæ. » Or, en 1304, la nativité de saint Jean-Baptiste tombait un mercredi. Le dimanche qui la précède est donc le 21 juin.
  4. Le prévôt de Paris qui était alors Pierre le Jumeaux avait fait pendre un clerc, Philippe le Barbier, originaire de Rouen