Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/269

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avoit fait prendre par commandement i clerc et le fist metre en prison, et puis tantost pendre au gibet. Adonc cessa la lecture de toutes les facultez à Paris jusques atant que par commandement du roy, ledit prevost l’amenda à l’Université et que il leur eust fait satisfaction ; et faillut que ledit prevost alast à Avignon pour soy faire absouldre ; et environ la feste de Touz Sains recommencierent les lectures[1].

Et en ce meismes an, en la veille des apostres saint Pierre et saint Pol[2], furent assamblés en l’eglise Nostre Dame de Paris grant quantité de prelas et le clergié, tout de par le roy mandez ; et là furent leuees, de par le roy, lettres papaus[3], esquelles, entre les autres choses, estoit contenu que le pape Benedic, ja soit ce que sur ce de par le roy n’eust esté requis, il absoloit le roy, la royne, les enfans, les nobles, le royaume et touz les adherens de toute sentence de escommeniement et d’entredit, se aucune en eulz ou en l’un de eulz avoit esté gettée par le pape Boniface en quelque maniere. Et avec il donnoit au roy les dismes des

    (Chronique parisienne anonyme, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris, t. XI, p. 15-17. Cf. Du Boulay, Historia Universitatis Parisiensis, t. IV, p. 72-73, et Denifle et Châtelain, Chartularium universitatis Parisiensis, t. II, nos 650 et 653).

  1. Les leçons recommencèrent le 3 novembre (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 642) et Pierre le Jumeaux fut condamné à assurer un revenu annuel de quarante livres tournois pour la fondation des deux chapellenies en réparation de l’exécution de Philippe le Barbier (Denifle et Châtelain op. cit., no 653).
  2. 28 juin 1304.
  3. Bulles du 25 mars et du 2 avril 1304 (Grandjean, Le registre de Benoît XI, col. 819 et 820, nos 1311 et 1312).