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LXV.
De la condampnacion des Templiers[1].

En l’an de Nostre Seigneur mil CCC et X, lix Templiers et plus, tant à Paris vers le moulin Saint Anthoine[2], comme à Senliz, après les conciles provinciaux[3] sur ces choses ilec celebrées et faites, furent ars, et les chars et les os en poudre ramenez. Desquiex Templiers dessus diz, liiii, le mardi après la feste de la saint Nicholas en may[4], vers le dit moulin à vent, si comme il est dessus dit, furent ars. Mais yceus, tant eussent à souffrir de doleur, onques en leur destruction ne vouldrent aucune chose recognoistre ; pour laquelle chose leurs âmes, si comme il estimoient, en

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 378, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 600-601. Les Grandes Chroniques ont abrégé la Continuation de G. de Nangis.
  2. Ils furent brûlés dans les champs « in campis », entre l’abbaye Saint-Antoine et le moulin à vent de Paris.
  3. Le concile de la province de Sens tenu à Paris par Philippe de Marigny, non du 11 au 26 octobre 1310, comme le disent par erreur l’Art de vérifier les dates, le Trésor de chronologie et Géraud, op. cit., t. I, p. 377, mais au mois de mai, « undecima die maii » (Rec. des Hist., t. XXI, p. 33), « v idus maii » (Ibid., p. 719), et le concile de Senlis tenu par Robert de Courtenai, archevêque de Reims, vers la même date, « circa idem tempus » (Ibid., p. 34). Neuf templiers furent brûlés à Senlis (Ibid., p. 140 et 719). Sur la date du concile de Paris, voir Jules Viard, Le concile de Paris de mai 1310, dans Revue des Questions historiques, t. CXV (octobre 1931), p. 358.
  4. 12 mai 1310. Cf. Rec. des Hist., t. XXI, p. 140, Joseph Petit, De libro rationis Guillelmi de Erqueto, p. 106, et Hist. littéraire de la France, t. XXXII, p. 166.