Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pié et à cheval, chacun mestier par soy ordené, ou dessus dit ille de Nostre Dame, a trompes, tabours, buisines, timbres et nacaires, a grant joie et a grant noise demenant et de tres biaus jeux jouant. Et lors, dudit ille, par dessus un pont de fust fait sus nefs nouvellement ordenez, deus et deus, l’un mestier après l’autre, et les bourgois en telle guise ordenez, vindrent en la court le roy par devant son palais qu’il avoit fait faire nouvellement de très belle et noble euvre[1] par Engorran de Marigni, son coadjuteur et gouverneur du royaume de France principal. Ou quel palais, les trois roys, c’est assavoir : Phelippe le Biaux roy de France, Edouart son gendre roy d’Angleterre, et Loys son ainsné filz roy de Navarre, avec contes, dux, barons et princes des dessus diz royaumes estoient assamblés pour veoir la dicte feste des bourgois et mestiers qui aussi ordeneement et gentement venoient, et tout pour le roy et ses enfans honnorer. Et ensement, après disner, en la maniere dessus ditte ordenez, revindrent à Saint Germain des Prés, ou Pré aus Clers, là où estoit Ysabel, royne d’Angleterre, fille le roy de France, montée en une tournelle avec son seigneur le roy d’Angleterre Edouart et pluseurs dames et demoiselles, pour veoir la dicte feste desdiz bourgois dessus diz et des mestiers, et les vit et regarda et moult li plurent. Laquelle feste tourna envers le roy de France et aus

  1. Sur les travaux effectués au Palais sous Philippe le Bel, voir Borrelli de Serres, L’agrandissement du palais de la cité sous Philippe le Bel, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris et de l’Île-de-France, t. XXXVIII (1911), p. 1 à 107, et Émile Clairin, Les agrandissements du Palais sous Philippe le Bel, Paris, 1913.