Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/349

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moult de paines et de tormens qu’il ot souffert, on ne pot onques traire de sa bouche fors que bien ; si fu franchement laissié aler ; si ot moult de ses biens gastez et perduz.

Et en ce temps, Huguelin le duc de Bourgoigne[1] et frere de Marguerite royne, fu mort, auquel son frere succéda en la duchiée.

[2]Et en ce meismes temps, environ l’Ascension Nostre Seigneur[3], Loys jadis conte de Nevers et de Rethel et Jehan de Namur vindrent en France, et furent derechief receuz en la grâce du roy : et furent rendues audit conte ses ii contés, desquelles il avoit esté privez par avant[4].

Et en ycest an[5], l’abbé de Cistiaux[6] et les procureurs de Robert conte de Flandres se comparurent à Paris devant le roy pour excuser ledit conte, ja soit ce qu’il eust esté semons personnelment pour confermer la pais qui avoit esté l’an devant pourparlée. Si l’excusoient en telle maniere, et disoient que bonnement il

  1. Hugues V mourut à Argilly au début du mois de mai 1315 et fut enterré le 12 du même mois à Cîteaux (E. Petit, Hist. des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. VII, p. 33).
  2. Continuation de G. de Nangis, t. I, p. 420-421, et Rec. des Hist., t. XX, p. 613-614.
  3. Vers le 1er mai 1315.
  4. Louis de Nevers avait eu ses fiefs confisqués au profit du roi par arrêt du Parlement, après s’être enfui du Châtelet où il avait été incarcéré en 1309 pour avoir excité les Flamands à la révolte contre Philippe le Bel.
  5. La Continuation de G. de Nangis donne la date : « die martis post Trinitatem », soit le 20 mai 1315.
  6. La Continuation de G. de Nangis dit seulement : « abbas quidam Cisterciensis ordinis ». Cf. Rec. des Hist., t. XXI, p. 44, note 1.