Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maniere garderent que les Flamens à paine de aucune partie porent avoir vitaille.

[1]Et en ce meismes an, ou moys d’octembre, fu fait concile à Senilz[2], present l’arcevesque de Reins[3] et les evesques qui sont dessouz li et pluseurs autres prelas. Et là, furent proposés les ii cas dessus diz contre Pierre evesque de Chaalons[4]. Adonques requist ledit evesque devant toutes choses, que en sa personne ne en ses biens desquiex il estoit despoilliez, il fust restitué, laquelle chose li fu ottroiée.


II.
Incidence de sel[5].

Et en cest an, à Paris fu si grant chierté de sel que nul aage ne remembre ; ne ne treuve l’en en escript si grant chierté de sel à Paris avoir veue, car le boissel en fu vendu x sols et plus parisis, forte monnoie en ycest an decourant.

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 424, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 615.
  2. Sur ce concile, voir Labbe et Cossart, Sacrosancta concilia, t. XI, 2e partie, col. 1623-1624, et d’Achery, Spicilège, t. IV, p. 268-270.
  3. Robert de Courtenai, 10 avril 1299-3 mars 1324.
  4. Pierre de Latilly (12 mai 1313-15 mars 1328) avait été destitué et emprisonné par Louis X comme suspect d’avoir causé la mort de Philippe le Bel et de l’évêque, son prédécesseur.
  5. Cette mention de la cherté du sel en 1315, qui n’est pas indiquée dans la Continuation de la Chronique latine de G. de Nangis, se trouve aussi dans une Chronique anonyme finissant en 1328 et dans une Chronique anonyme de Saint-Martial de Limoges (Rec. des Hist., t. XXI, p. 151 et 806).