Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/372

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


III.
De l’absolucion le conte de Nevers[1].

En l’an de grâce M CCC XVIII, Loys conte de Nevers fu accusé de moult de choses, sus lesquelles il fu citez sollempnelment à Compiegne[2] à venir devant le roy personnelment à la xvme d’aoust respondre, protestacion faite que s’il venoit ou non, l’en feroit droit de ses escheoites. Car comme il eust fait hommage au pere le roy de la conté de baronne (sic) et de Nevers, de Donzi[3] et de la conté de Rethel qu’il tenoit de par sa femme, il se torna devers les Flamens encontre son seigneur lige, en rebellion de faire contre lui quanqu’il pourroit, et en confortant les [Flamens] devers le roy, pourquoy le roy avoit mis en sa main les dictes terres, fors que tant que de la contée de Rethel, il assigna à sa femme certaine provision jusques à iim livres. Et à la procuracion de ses amis, le roy le laissa parler à li à Gisors[4] et le reçut en sa grâce et

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 10 à 17, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 621 à 623. Les Grandes Chroniques ont suivi surtout Jean de Saint-Victor dans ce premier paragraphe relatif au comte de Nevers (Memoriale historiarum, Ibid., t. XXI, p. 666-667).
  2. Louis de Nevers fut sommé de comparaître à Compiègne le 22 août 1318 (Lehugeur, Hist. de Philippe le Long, p. 139).
  3. Latin : « de comitatu Nivernensi et de baronia de Donziaco ». Il faut donc « de la conté de Nevers et de la baronnie de Donzi », et non, comme on l’a imprimé dans le Rec. des Hist., « de la conté de Bayonne et de Nevers, de Douzi ».
  4. Un traité de paix fut conclu à Gisors le 13 septembre 1317 (Lehugeur, op. cit., p. 98).