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V.
De la pais qui fu faite entre le roy Phelippe et le conte de Flandres[1].

En l’an de grâce mil CCC et XX, à l’instance du cardinal vint le conte de Flandres[2] [à Paris] ; et tant fu fait par le conseil du cardinal et des amis au conte qu’il fist homage au roy, et lors touz supposerent que la pais fust confermée, car il ne sambloit pas que li hons guerroiast son seigneur, ne le sire son homme. Et furent là les procureurs des communes de Flandres qui avoient pooir de confermer la pais. Mais i malicieux advocat qui avoit non Baudoyn[3], et avoit touz les jours trouvé poins pour le conte tenir en sa rebellion, si fu au faire la procuracion, et y fist mettre i point, que lesdis procureurs feissent telle pais au roy comme le conte feroit. Et par ce sambloit qu’il ne pooient confermer la pais, se le conte ne la confermoit. Ore avint que fu assignée journée[4] à confermer les poins de la pais ; mais le conte dit qu’il ne feroit riens se on ne li rendoit Lille et Bethune et Doay, ce que Engor-

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 23 et 24, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 625. Dans ce chapitre, les Grandes Chroniques ont plutôt suivi, en l’abrégeant un peu, le récit de Jean de Saint-Victor, Memoriale historiarum (Ibid., t. XXI, p. 670-671).
  2. Ms. fr. 10132, fol. 402, « avec sa fille, une sage dame qui fame avoit esté du seigneur de Couci ». Son nom était Jeanne. Robert de Béthune était aussi accompagné de son fils Louis (Lehugeur, Hist. de Philippe le Long, p. 157).
  3. Baudoin de Zenebeke.
  4. Le dimanche 4 mai 1320 (Lehugeur, Ibid.).