Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/393

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plus dire, et fist que i maistre de theologie qui ce avoit preeschié et determiné en pluseurs escoles le rappella ; et avoit non maistre Jehan de Poilli[1], piquart.

[2]Et en cest an meismes, le roy Phelippe, combien qu’il fust franc et debonnaire, par le mauvais conseil d’aucuns qui plus amoient leur profit qu’il ne faisoient la pais du royaume, voult lever de touz ses subjects trop grant exaction, si que le menu peuple disoit qu’il vouloit avoir le quint de chascun, combien qu’il ne samblast pas que ce fust verité de si grant somme. Et jà estoient semons les bourgois de Paris et des autres bonnes villes qui se merveilloient et disoient : « Qu’est devenue la rente du royaume et les dismes et les anueulz des benefices dont il a eu les rentes du premier an, et la subvencion des Juis et des Lombars ? et si ne paie nulle debte ne les aumosnes que ses ancestre ont donné aus povres religieux et aus Filles Dieu et prent encore à creance tout ce qu’il prent, ne il n’a tenu chevauchiée ne fait edefices si comme son pere fist, où est tout ce fondu ? » Si se pensoient que aucuns qui estoient entour lui l’avoient emboursé et conseillié de lever ceste exaction pour miex embourser[3]. Et encore

  1. Sur le théologien Jean de Pouilly et la condamnation de son erreur, voir Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. V, p. 163 à 173. Cf. Féret, La Faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres… Moyen Âge, t. III, p. 229 à 231.
  2. Pour ce paragraphe qui n’est pas tiré de la Continuation de G. de Nangis faisant seulement allusion à la levée de la cinquième partie des biens, voir Jean de Saint-Victor (Rec. des Hist., t. XXI, p. 674-675).
  3. À propos de ces exactions, le ms. fr. 10132, fol. 404, ajoute : « Après la mort dudit roy, lesdictes extorcions cesserent en partie, non pas en tout ».