Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/109

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le roy fist beneistre l’oriflambe au dit abbé Guy et la reçut ledit roy de la main dudit abbé en la presence des barons et des prelaz. Laquelle oriflambe fu bailliée à messire Mile de Noyers[1] à porter, par la main dudit roy, et à garder. Après ces choses ledit roy Phelippe prist lesdiz corps sains de monseigneur saint Denis et de ses compaignons et les raporta en leur lieu ; laquelle chose l’en ne treuve pas avoir esté communement faite par la personne du roy quant au remporter. Et après, il se departi et s’en ala à Arras[2], et passa legerement oultre et prist son chemin vers Cassel, et ileques fist fichier ses tentes[3], et fu le pays d’entour moult gastez.

Adonques, quant les Flamens virent l’ost du roy, si firent faire i grant coq de toile tainte, et en ce coq avoit escript :

« Quant ce coq ci chanté ara,
Le roy trouvé ça enterra[4]. »

et le mistrent en haut lieu ; et ainsi se moquoient du roy et de sa gent, et l’appelloient le roy trouvé. La-

    sa charge en 1343 (D. Félibien, Histoire de l’abbaye de Saint-Denis, p. 269 et 274).

  1. Mile X de Noyers, conseiller du roi, bouteiller de France, maréchal dès l’année 1302, était fils de Mile IX de Noyers et de Marie de Châtillon. Il mourut le 21 septembre 1350 (Ernest Petit, Les sires de Noyers, le maréchal de Noyers, Mile X, Auxerre, 1874, in-8o).
  2. On le trouve à Arras déjà le 6 août (J. Viard, Itinéraire de Philippe VI de Valois, p. 17).
  3. Il campa devant Cassel le 22 août (J. Viard, Ibid., p. 18).
  4. « Le Roy Cassel conquestera » (Continuation de G. de Nangis).