Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/119

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conte de Savoie et le connestable de France, atout iim hommes d’armes, et commanderent que tous leur aportassent leurs armeures, et il le firent, puis abatirent leur cloche qui pendoit au beffroy ; et laissierent capitaine en la ville i chevalier de Flandres que on appelloit messire Jehan de Bailleul.

Adonc vint le conte de Flandres devers le roy et amena aveques lui ceulz de Bruge et du Franc qui avoient entendu la desconfiture de Cassel ; et pour ce, s’estoient-il renduz au conte. Si considera le roy que le temps commençoit à refroidir, si les reçut à merci et à sa volenté ; lesquiex il condampna, les uns par banissement, les autres par mort, les autres à estre iii ans oultre Somme. Et restabli le conte en sa conté en lui disant ces paroles. « Conte gardez vouz, dès ore en avant, que par deffaute de justice, ne nous faille plus par deça retourner. » Et puis vint le roy à Lille, et departi son ost, et s’en revint en France[1].

[2]Le pape Jehan qui avoit donné au roy Charles, li vivant ii diziesmes, li mort, ledit pape, de nouvel les donna et ottroia au roy Phelippe[3].

Item, les Anglois et les Escoz, qui par lonctemps estoient à descort, furent ensemble racordés, si comme l’en dit, sus ceste forme. C’est à savoir que le filz au

  1. Le 26 septembre, Philippe VI était de retour à Paris (Ibid., p. 379).
  2. Chronique de Richard Lescot, éd. Jean Lemoine, § 8 à § 12, et Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 95-96.
  3. Ce fut par une bulle du 13 juillet 1328 que Jean XXII accorda cette décime à Philippe de Valois (J. Viard, Les ressources extraordinaires de la royauté sous Philippe VI de Valois, dans Revue des Questions historiques, t. XLIV (1888), p. 207).