Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/123

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Flamens qui estoit appellé Guillaume de Cany de Bruges[1], quant il vit que le conte de Flandres faisoit justice, si ot paour et s’enfui au duc de Brebant, et li requist aide contre le conte de Flandres, lequel avoit fait mettre à mort plusseurs preudeshommes, si comme il disoit, ne encore ne desistoit-il point de jour en jour. Et promist ledit Guillaume de Cany audit duc de Breban, chevaux, armeures et très grant somme d’argent. Auquel ledit duc respondi que ceste chose ne feroit-il pas sanz le conseil du roy de France ne sanz son assentement ; mais ledit Guillaume yroit par devers le roy et de sa gent avec lui, et ce que le roy ordeneroit à la requeste dudit Guillaume, ledit duc le feroit à son pooir. Lequel chut ou las qu’il avoit tendu, car il fu admené à Paris au roy, et fu faite enqueste sus lui, par laquelle il fu trouvé moult coupable, et pour ce fu tourné ou pilori, puis li furent les ii poings emprès li ; mais quant l’en vit qu’il s’enclinoit à mourir, l’en l’osta de la dicte roe, et fu lié à la queue d’une charete, et fu trainé, et depuis après il fu pendu et ses poings emprès lui.

  1. Guillaume de Deken, bourgmestre de Bruges. Voir H. Stein, Les conséquences de la bataille de Cassel pour la ville de Bruges et la mort de Guillaume de Deken, son ancien bourgmestre, dans Compte-rendu de la Commission royale d’histoire de Belgique, 5e série, t. IX. À la page 654, il date à tort la mort de Guillaume de Deken du 15 décembre 1328. Il fut pendu le 24 décembre (Continuation de G. de Nangis, t. II, p. 104). Cf. J. Viard, La guerre de Flandre, dans Bibl. de l’Éc. des chartes, t. LXXXIII (1922), p. 377, note 2.