Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/131

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France et de ses successeurs qui seront pour le temps[1], l’ommage se fera par ceste maniere. Le roy d’Angleterre, duc de Guyenne, tendra ses mains entre les mains du roy de France, et cil qui parlera pour le roy de France, adrescera ses paroles au roy d’Angleterre duc de Guyenne et dira ainsy. « Vous devenez home lige du roy de France mon seigneur qui ci est, comme duc de Guyenne et per de France, et li promettez foy et loyauté porter. Dites voire. » Et ledit roy et duc et ses successeurs ducs de Guyenne diront « Voire ». Et lors, le roy de France recevra ledit roy d’Angleterre et duc audit hommage lige à la foy et à la bouche, sauf son droit et l’autruy. Derechief, quant ledit roy et duc entrera en l’ommage du roy de France et de ses successeurs roys de France pour la conté de Pontif et de Monstroille, il mettra ses mains entre les mains du roy de France, et cil qui parlera pour le roy de France adrescera ses paroles audit roy et duc, et dira ainsi : « Vous devenez homme lige du roy de France mon seigneur, qui ci est, comme conte de Pontif et de Monstroille, et li promettez foy et loyauté porter. Dites voire. » Et ledit roy et duc, comme conte de Pontif et de Monsteroille dira « Voire ». Et lors, le roy de France recevra ledit roy et conte audit hommage lige, à la foy et à la bouche, sauf son droit et l’autruy.

Et aussi sera fait et renouvellé toutes les foiz que l’ommage se fera. Et de ce baillerons-nous et nos successeurs ducs de Guyenne, faiz lesdiz hommages, lettres patentes seellées de noz grans seaulz, se le roy

  1. Cette phrase, depuis : « que toutes foiz », ne figure pas dans le texte de Froissart, sans doute par suite d’une erreur de transcription.