Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/153

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le duc de Bourgoigne et ne li vouldrent faire homage, non obstant que ladicte conté li fust deue à cause de sa femme. Si avint que d’une part et d’autre l’en se ordena à bataille, et y ot moult grant convocacion de nobles hommes et puissans. Si avint, quant le roy sot ceste chose, il la fist metre à rayson tant d’une part comme d’autre[1], et vindrent les nobles et les autres amiablement, et firent hommage audit duc, et le menerent li et sa femme par les citez et chastiaux, et leur tindrent compaignie comme à leur seigneur.

Item, assez tost après, le conte de Foiz[2] prist sa mere[3], laquelle estoit suer de Robert d’Artois, et la fist metre en i sien chastiau en prison pour la cause que elle vivoit trop jolivement de son corps à sa grant confusion et vilanie de son linage.

Item, ou moys de septembre, il fu si grans inundacions de pluies en Ytalie, en Arragon et en Prouvence, que par leur force il abatirent moult de villes et de chastiaux. Et toutes voies en France il n’avint riens de ces inundacions ; mais l’yver ensuivant fu moult pluieux en France.

Item, environ le mi moys de septembre l’an mil CCC XXXI, la damoiselle dessus dicte qui avoit

  1. C’est par sentence rendue à Rouen au mois de mai 1331 que Philippe de Valois régla ce différend entre les seigneurs francs-comtois et Eudes IV, duc de Bourgogne (Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. VII, p. 137, et D. Plancher, Histoire de Bourgogne, t. II, preuve CCLIV).
  2. Gaston II.
  3. Jeanne d’Artois, fille de Philippe d’Artois, qui épousa au mois d’octobre 1301 Gaston Ier, comte de Foix, mort le 13 décembre 1315.