Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/157

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[1]Item, en ce meismes temps, le confesseur de messire Robert d’Artois qui estoit prisonier, fu appellé en la présence d’aucuns du conseil du roy, et li fu demandé quelle chose et quoy il pooit savoir des fausses lettres devant dictes, lequel respondoit et disoit qu’il n’en savoit riens, fors en confession, ne il ne le pooit bonnement révéler sanz péril de conscience. Mais à l’enortement de maistre Pierre de la Palu patriarche de Jherusalem, aveques autres maistres en théologie, et aucuns secrétaires du roy, lesquiex se consentoient et disoient qu’il le pooit bien révéler, selon ce que l’en dit, mais c’est doubte grant, et le révéla. Lequel confesseur fu arrière mis en prison ; mais qu’il devint en la fin ? le comun ne le scet.

Item, en ce meismes an, le xve jour de décembre, il fu éclipse de lune très grant i pou après mienuit, et dura par trois heures et plus. Mais pour ce que elle fu à celle heure, plusseurs ne la virent pas.

Item, en ce meismes an, l’an mil CCC XXXI, ou moys de février, le roy tenant le siège de juge au Louvre, et aveques li plusseurs barons et prelas, messire Robert d’Artois devant dit, lequel avoit esté la tierce foiz appellé à certain jour à respondre aus articles que l’en avoit proposées contre li ; lequel ne s’i comparut point si comme il devoit, mais envoia i abbé de l’ordre de saint Benoit et aveques lui plusseurs chevaliers, lesquiex n’avoient point de procuracion, mais estoient venuz pour prier au roy et aus barons du royaume que l’en li vousist ottroier jusques à la quarte

  1. La Continuation de G. de Nangis (t. II, p. 127 à 129) a beaucoup plus développé le récit de cet incident que les Grandes Chroniques qui traduisent simplement la Chronique de Richard Lescot, § 64.