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INTRODUCTION

Si les Grandes Chroniques, dont saint Louis avait été l’initiateur[1], furent composées pour faire connaître « aus vaillanz genz » ignorant le latin les événements de notre histoire, afin que dans ce « mireors de vie » chacun puisse voir ce qu’il doit faire et ce qu’il doit éviter[2], et si, pour atteindre ce but, Primat, d’abord, puis ses premiers continuateurs, jusqu’à la fin du xiiie siècle, se contentèrent de traduire les principales œuvres historiques des siècles précédents, à partir du xive siècle les religieux de Saint-Denis, qui avaient reçu de la royauté la mission d’écrire l’histoire de notre pays, souvent témoins des événements, ayant recueilli sur eux des renseignements, ou ayant eu à leur disposition des documents que les grandes administrations pouvaient leur remettre, ajoutèrent fréquemment ce qu’ils avaient vu ou appris aux auteurs qu’ils traduisaient encore. Pour se rendre comte de l’importance des renseignements qu’ils recueillaient, il ne faut pas perdre de vue le rôle que l’abbé de Saint-Denis jouait alors dans le gouvernement du royaume ; il était membre de droit du Parlement[3], et une mention

  1. Voir t. I, p. xix à xxii, et t. VIII, p. xi.
  2. T. I, p. 3.
  3. Félix Aubert, Le Parlement de Paris de Philippe le Bel à Charles VII. Son organisation, p. 19.