Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/175

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Mais il y envoia sollempnelz messages sus certaines petitions et requestes touchans le passage de la Terre Sainte ; sus lesquelles requestes le pape se ot très gracieusement, et réserva aucunes choses pour en avoir deliberacion aveques son conseil[1].

Item, en la veille de la feste saint Nicholas d’yver, furent oys en la ville de Paris aussi grans tonnerres et foudres comme l’en pourroit oyr environ la Magdalene et à la saint Marc l’euvangeliste. Et le xix jour de jenvier, tonnerres par semblable maniere furent, ja soit ce que l’yver fust froit.

Item, en ce meismes temps, Jehan le duc de Bretaigne, considerans le bien du royaume et le peril qui à celui royaume pourroit venir se la duchié de Bretaigne escheoit en main de femme, si voult ledit Jehan laissier ledit duchié au roy de France après son decès ; en telle maniere et par telle condicion que se aucun s’apparoit qui fust vray hoir, le roy li asserroit certaine terre et souffisant. Et encore fu-il ordené à greigneur confirmacion, que se certain hoir s’apparoit qui fust droit hoir, le roy li donroit la duchié d’Orliens. Mais il y ot aucuns de Bretaigne qui contredirent à ces choses, et ainsi demoura la chose imparfaite. Et depuis fu journée assignée à traitier de ceste besoigne aus octaves de la Magdalene, et après au dimenche ensuivant. Et en ycelui dimenche, se porta la chose par telle maniere que tout fu delaissié et finablement mis au noient[2].

  1. Sur cette intervention de Benoît XII au sujet de la croisade, voir Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. VI, p. 32 à 35.
  2. Voir Arthur de la Borderie, Histoire de Bretagne, t. III, p. 403 à 408 et 393. Dans la suite, Jean III s’occupa du ma-