Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/184

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goigne, lequel avoit esté n’avoit gueres prevost de Paris et après seigneur de parlement, fu accusé de divers crimes et convaincu tant comme très faux juges, lequel fu jugié à estre pendu au gibet de Paris.

Item, le iiii jour d’Aoust[1], il fu si grant tempeste de tonnoirre environ Paris et especiaument environ le Bois de Vincennes, et par telle maniere que les tentes et les courtines, lesquelles avoient esté faites pour le regart de la royne de France, laquelle avoit eu i filz, c’est assavoir monseigneur Phelippe qui fu duc d’Orliens, furent à terre trebuchiées ; les murs et les maisons cheoient ; le pignon de la chambre à la royne fu abatu ; les gros arbres furent esrachiés de terre, et si y ot des gens mors si comme l’en disoit. Et briefment il n’i avoit personne au dit Bois qui n’eust très grant paour au cuer.

Item, en ce temps il sourdi une très grant dissencion entre le roy de France Phelippe et le roy d’Angleterre Edouart pour la destruction du chastel de Xaintes en Poitou[2], laquelle avoit esté faite par messire Charles conte d’Alençon frère du roy, et entre le

    s’être laissé corrompre dans l’exercice de la justice, il fut pendu le 21 juillet 1336 (Chronique parisienne anonyme, § 275 ; Journaux du trésor de Charles IV le Bel, no 6087 et note 3 ; J. Viard, Documents parisiens du règne de Philippe VI de Valois, t. I, p. 264, note 3, et Ernest Petit, Les Bourguignons de l’Yonne à la cour de Philippe de Valois, p. 12 à 16. Extrait du Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, 2e semestre, 1898).

  1. La Chronique parisienne anonyme, § 276, dit que cette tempête eut lieu le samedi 3 août et que, néanmoins, la fête préparée par la reine fut donnée le lendemain, dimanche 4 août.
  2. Voir ci-dessus, p. 121.