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de Flandres ; si orent les II contes conseil et deliberacion ensemble de assegier Lille en Flandres.

[1]En ce temps gisoit la royne d’Angleterre, d’enfant[2], à Saint Bavon à Gant, et estoient demourez aveques li l’evesque Nichole[3] et monseigneur Guillaume de Montagu[4]. Quant la royne fu relevée, si vint monseigneur Guillaume de Montagu à Ypre, et tantost li requistrent ceulz d’Ypre que pour Dieu il leur vousist aidier à oster une compaignie de Genevois qui estoient près de eulz, à une ville que on appelle Armentieres[5]. Et il leur respondi que volentiers il le feroit et que il iroit aveques eulz, mais il n’avoit mie moult de gent. Si li respondirent ceulz d’Ypre que assez de gent li liverroient. Lors assamblerent grant quantité d’Anglois et de Flamens, et ordenerent leurs batailles et passerent oultre le Lys et vindrent à Armentieres et gaaignierent la ville sus les Gennevois, et bouterent le feu partout ; et puis orent conseil aveques le conte de Salbiere et le conte d’Auxoine d’assegier Lille en Flandres, et se mistrent au chemin, et s’en alerent en une abbaïe que on appelle Marquetes[6]. Là ordenerent leurs batailles et les firent ileques attendres ;

  1. Ce paragraphe n’est pas tiré de la Continuation de G. de Nangis. Elle parle bien aussi de la prise du comte de Salisbury, mais avec moins de détails et moins de précision.
  2. Jean, qui fut ensuite duc de Lancastre (cf. Froissart, éd. Luce, t. II, p. 225).
  3. C’est l’évêque de Lincoln, Henri Burwash, qui mourut au mois de décembre 1340 (cf. Kervyn de Lettenhove, Istore et Croniques de Flandres, t. I, p. 380).
  4. Guillaume de Montagu, comte de Salisbury.
  5. Armentières, Nord, arr. de Lille, ch.-l. de cant.
  6. Marquette, Nord, arr. et cant. de Lille.